Maire-info
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Édition du mercredi 1er avril 2015
Logement

Fin de la trêve hivernale : le gouvernement lance un plan d'urgence

Alors que la trêve hivernale des expulsions a pris fin hier, Sylvia Pinel, la ministre du Logement, a annoncé le lancement d'un appel « à projets visant à créer des logements très sociaux, à des niveaux de loyer et de charges inférieurs à ceux pratiqués dans le parc social », après avoir visité un centre d'hébergement.
La ministre a aussi promis, dans un communiqué publié hier la parution dans les prochains mois de deux décrets mettant en oeuvre une charte de prévention des expulsions et le maintien des aides personnalisées au logement, en cas d'impayés de loyers, pour les allocataires de bonne foi.
Des mesures qui ne semblent pas à la hauteur pour les associations d’aide aux sans-abri. « Bricolage », « maltraitance », « situation dramatique et absurde », les associations ont exprimé leur colère hier, face à la fin de la trêve et à la fermeture de nombreuses places d'hébergement hivernales pour les sans-abri.
Les travailleurs sociaux et les écoutants des 115 (numéros d'urgence pour SDF) de Paris, de Seine-Saint-Denis et du Val-d'Oise, ont décidé de se mettre en grève quelques heures pour protester eux aussi contre « la fermeture de places hivernales et l'absence de réponse positive à donner aux personnes sans abri », refusant de « faire le tri entre les populations les plus fragiles ».
« La situation est particulièrement tendue en Ile-de-France », où 800 fermetures sont prévues d'ici fin juin, a précisé Florent Gueguen de la FNARS « alors que chacun sait que la population sans-abri augmente fortement à Paris », et que le 115 est saturé.
Ainsi, le fort de Nogent ouvert pendant l'hiver pour héberger 120 SDF fermait ses portes hier soir, une fermeture « précipitée »  selon Perrine Dubois, de l'Armée du Salut.
Cela va entraîner « plusieurs remises à la rue »  ou « des solutions de relogement indignes », a-t-elle expliqué, comme des places dans un centre redouté par les sans-abri pour ses grands dortoirs, ses problèmes de promiscuité et de violence. « La plupart préfèreront se réinstaller au bois de Vincennes », a ajouté Florent Gueguen.
Emmaüs Solidarité, qui gère un autre centre d'hébergement temporaire devant fermer fin mai, s'est vu demander « d'accueillir en urgence » une vingtaine de SDF du Fort de Nogent, a ajouté son directeur général Bruno Morel.
Malgré la création de 2 000 places d'hébergement pérennes supplémentaires, « l'engagement de mettre fin à la gestion au thermomètre n'est pas tenu », ont déploré les associations. (Avec Afp)

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